es autres « pas », un à un, sont de même tombés au pouvoir (les Allemands. Mais c'est au centre du Vercors que va s'accomplir la péripétie décisive.
Le 21 juillet au matin, les travailleurs qui se hâtent pour mettre en état un terrain d'atterrissage près de Vassieux, celui où doit avoir lieu l'arrivée de la fameuse force aéroportée, voient apparaître quarante planeurs remorqués par des avions. Les appareils abordent le terrain par le sud : c'est donc, pense-t-on, qu'ils viennent d'Alger. En réalité, on s'apercevra bientôt que cette orientation favorable n'est autre qu'une ruse de guerre.
Sur le terrain la joie règne. Les mitrailleuses qui assurent la sécurité se taisent. Des vivats s'élèvent vers le ciel, des mains se tendent pour saluer les renforts si longtemps espérés.
Mais brusquement les F.F.I. vont réaliser leur méprise. Ils voient les quarante planeurs cesser leurs évolutions pour foncer sur eux à la verticale.
Les mitrailleuses crépitent, mais trop tard. Un planeur, atteint en vol, s'écrase au sol dans un fracas épouvantable. Les occupants d'un autre sont tués ou blessés. Mais tout le reste de l'escadrille atterrit normalement : des soldats sautent aussitôt des appareils.
Dans certains, ils étaient dix. Dans d'autres, vingt-cinq ou trente. Au total, ce sont cinq cents hommes, en uniforme de S.S., qui bondissent sur le terrain, qui se dispersent aussitôt selon un plan pré-établi et qui occupent le village de Vassieux, en même temps que les deux hameaux voisins de la Mure et du Château.
Ils sont dotés. d'un armement lourd, mitrailleuses et mortiers, dont le maquis est dépourvu, et d'une grande quantité de munitions.
Bien vite, nos mitrailleuses sont mises hors de combat. Les. Allemands, devenus maîtres du champ de bataille, tuent le capitaine Hardy, jeune officier de 23 ans. Ils blessent le capitaine « Paquebot » qui grâce à son sang-froid leur échappe après être resté vingt-quatre heures dans un trou rempli d'eau.